La Traviata - nouvelle production


L'oeuvre
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La création

La Traviata est un opéra politique, une réflexion sur le statut de la femme dans un monde dominé par les hommes. Le livret s'inspire d'une actualité brûlante : le roman La Dame aux Camélias d'Alexandre Dumas fils, ainsi que de la pièce homonyme, écrite postérieurement.

Dumas y conte, dans une fiction, à la fois romanesque et biographique, la vie d'une demi-mondaine : Marie Duplessis (de son vrai nom Alphonsine Plessis). Par les chemins de la prostitution, la jeune femme effectue une fulgurante ascension sociale.

Marie a vingt ans quand elle devient, pendant quelques mois, la maîtresse d'Alexandre Dumas fils. Incapable de suivre le train de vie luxueux de sa liaison, l'écrivain doit la quitter.

Peu de temps après, minée par la phtisie, Marie meurt, complètement ruinée. En 1848, Dumas lui voue un roman culte puis, quatre ans plus tard, une pièce de théâtre : Marie Duplessis se transforme en Marguerite Gautier, la Dame aux Camélias.

En 1852, Verdi découvre à Paris La Dame aux Camélias. Il en propose le sujet à la Fénice et esquisse rapidement le projet avec F.M. Piave. Les répétitions de La Traviata commencent à Venise à la fin février 1853. Verdi et son librettiste ont gardé toutes les cruautés de ce miroir social où se révèlent les coulisses d'une société pétrie de morale et d'hypocrisie.

Le choix d’un sujet contemporain se heurtant aux traditions de l’opéra, Verdi doit accepter que l’histoire se déroule au XVIIIe siècle ! La censure de l'époque avait refusé que l'oeuvre fût jouée en costumes contemporains, aussi l'action fut-elle transposée au temps de Louis XIV. Il fallut attendre 1906 pour que La Traviata soit enfin représentée en Italie en costumes du XIXe siècle.



Du roman à la scène...

Le 6 mars 1853, la première de La Traviata, donnée à La Fenice de Venise, est un échec retentissant. La création est un fiasco, probablement dû aux interprètes qui en ont donné une interprétation trop conventionnelle, mais la critique ne condamne pas l’œuvre. Verdi reste cependant persuadé que son opéra mérite un meilleur accueil.

Un an plus tard, le 6 mai 1854, l’opéra, légèrement revu, est repris dans une nouvelle production et triomphe au Teatro San Benedetto de Venise. Verdi avait remanié la partition pour l'occasion et l'oeuvre connut un succès triomphal qui ne se démentit plus par la suite : La Traviata est, de nos jours, l'opéra le plus populaire de Verdi.

"La Traviata a fait hier un grand fiasco. Pire que cela, les gens ont ri !
Je n'en suis pas troublé. Ont-ils tort, ou bien est-ce moi ?
Je pense toutefois que La Traviata n'a pas dit son dernier mot.
On l'entendra de nouveau et nous verrons bien"
Lettre de Giuseppe Verdi au chef d'orchestre Angelo Marini


Dans son traitement musical, Verdi évite avec soin tout pittoresque descriptif. Les émotions intériorisées prennent le pas sur les passions exacerbées. Le "bel canto" traditionnel est soumis à une expression nouvelle. Il n'est pas une fin en soi, un feu d'artifice pour la beauté du geste et de la technique, mais un moyen d'exprimer la vérité de la situation.

Avec La Traviata, Verdi parvient à rendre de façon réaliste la gamme des sentiments humains. Verdi joue également, en professionnel accompli, sur les contrastes pour accentuer le tragique : l'ouverture commence par un adagio où planent la maladie et la mort et débouche sur une ambiance de fête : le carnaval sert d'arrière-fond à la mort de Violetta. L'école vériste trouvera là le fondement de l'un de ses procédés dramatiques favoris.

Le livret

Le roman de Dumas fils, publié en 1848, d’après ses amours avec la célèbre Alphonsine Duplessis, morte de tuberculose, remporte un vif succès. Dès l’année suivante, Dumas en tire une pièce, jouée en 1852. Piave reste assez fidèle à la pièce. Il supprime quelques personnages secondaires ainsi que l’acte II. Le livret fait alterner fêtes et tableaux intimistes, décrivant une Violetta « dévoyée » (Traviata), courtisane, et surtout une Violetta amoureuse, aux prises avec des sentiments passionnés, douloureux, sincères. Le livret paraît d’une nouveauté absolue pour l’époque à cause surtout du caractère profondement contemporain de l’action : milieu bourgeois, aristocratie décadente, courtisanes entretenues, rôle central de l’argent dans la vie mondaine. Surtout, l’action ne comporte aucun des « gestes » sublimes de l’opéra : pas de mort violente, de suicide ni de malédiction. Violetta meurt de tuberculose, elle se sacrifie, mais reprend son ancienne vie de femme entretenue.

Les personnages

Violetta Valéry, courtisane, soprano
Flora Bervoix, amie de Violetta, mezzo-soprano
Annina, servante et confidente de Violetta, mezzo-soprano
Alfredo Germont, amant de Violetta, ténor
Giorgio Germont, son père, barytonGaston, vicomte de Letorières, ténor
Baron Douphol, rival d'Alfredo, baryton
Marquis d'Obigny, basse
Docteur Grenvil, basse
Giuseppe, serviteur de Violetta, ténor
Un domestique de Flora, basse
Un commissionnaire, basse
Amis de Violetta et Flora, matadors, picadors, tsiganes, masques et serviteurs, choeurs







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